Défense des intérêts des travailleurs au XIXe siècle
La Belgique est le premier pays du continent européen ébranlé par la révolution industrielle, au début du XIXe siècle. L’expansion industrielle colossale que connaît le pays le plonge dans des conditions de vie et de travail déplorables. La classe ouvrière naissante est en proie à une pauvreté endémique, à une infériorité politique et juridique et à une faiblesse extrême des salaires. Les syndicats sont alors interdits. Afin de surmonter ces difficultés, les ouvriers vont s’unir et créer des coopératives, des mutualités ou encore des unions professionnelles, passant ainsi outre l’interdiction de rassemblement. Ces associations sont notamment créées dans l’un des objectifs premiers de protéger les affiliés en situation de chômage ou de maladie.
Les premiers syndicats ouvriers verront le jour en 1857 en Belgique. D’abord combattus par la classe bourgeoise, ils finiront par mettre en place une législation ouvrière. Le Parti ouvrier belge (POB) voit le jour en 1885, créé par l’association de 59 sociétés ouvrières. En 1893, ce POB obtient le suffrage universel tempéré par vote plural. Le Parti ouvrier crée, cinq ans plus tard, la Commission syndicale dont la vocation est de rassembler nombre d’organisations ouvrières.
Le syndicalisme belge au XXe siècle
L’année 1921 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire syndicale belge : le temps de travail est ramené à huit heures par jour et la grève devient un droit.
Après moult discussions clandestines durant la Seconde Guerre mondiale entre dirigeants syndicaux et patronaux sur le modèle socio-économique à installer après les conflits, ils aboutissent à un Projet d’Accord de Solidarité Sociale qui contribuera à créer, en 1945, un système de sécurité sociale des travailleurs salariés. Ce pacte social traite des droits de chômage, des allocations familiales et de l’assurance maladie dont bénéficient désormais les travailleurs. Le rôle des syndicats fait alors un bond en avant. Ils deviennent les représentants des salariés et les interlocuteurs incontournables du patronat et de la sphère politique. Leur poids ne cessera de croître dans les années d’après-guerre marquées par la prospérité économique et l’arrivée de la fameuse « concertation sociale », développée afin de réguler les relations entre employeurs et travailleurs.
Le paysage syndical actuel en Belgique
Rôles des personnages syndicaux aujourd’hui
À l’heure actuelle, les rôles des syndicats sont multiples et variés.
Ils mènent des actions visant à exprimer les revendications des travailleurs en entreprise. Ils participent à la gestion des organismes de la sécurité sociale belge. Les syndicats contribuent à exercer une pression sur les décisions politiques fédérales, communautaires et régionales.
C’est loin d’être tout. Les syndicats endossent également un rôle informatif et juridique. Ils renseignent en effet les travailleurs en matière de législation sociale, et défendent leurs adhérents en justice dans les situations conflictuelles qui séparent travailleurs et employeurs.
Les syndicats assurent également le paiement, à leurs membres, des allocations de chômage calculées par l’ONEM. Ils apportent leur aide aux demandeurs d’emploi lorsque l’Office national de l’Emploi exerce des contrôles de disponibilité et d’efficacité de recherches d’emploi.
Syndicats de travailleurs qui coexistent aujourd’hui en Belgique
La Belgique compte à présent trois syndicats :
- La Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) ;
- La Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC) ;
- Et la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB).
Ces trois grands syndicats sont aujourd’hui des structures de vaste envergure, organisées et hiérarchisées.
Pour ne citer qu’un exemple, la FGTB est divisée en 3 interrégionales, en 6 centrales professionnelles et en 16 régionales. Les interrégionales et les régionales sont organisées, comme leurs noms l’indiquent, par région, tandis que les centrales professionnelles défendent les intérêts de chacun des différents secteurs de travail comme par exemple le SETCa, qui protègent les employés, les techniciens et les cadres. Le syndicat de cette catégorie de travailleurs est à nouveau subdivisé en sections géographiques. Mentionnons, à titre d’exemple, la plus grande d’entre elles en termes de nombre d’affiliés : le SETCa Liège-Huy-Waremme, à la tête duquel se trouve le Secrétaire Général en la personne, dans ce cas précis, de Monsieur Egidio Di Panfilo.
Chacun de ses trois syndicats belges épouse ses propres doctrines, ses propres valeurs, et dispose de ses propres modalités pratiques d’affiliation.
Leave a Comment